Le deuil est au coeur de toute crise, comprendre ses 7 Étapes

Le deuil fait partie de la vie.

Nous y sommes tous confrontés à un moment donné ou à un autre et sans doute encore plus en cette période.

Certaines personnes vont vivre des deuil de proches ou moins proches, mais il y a aussi un autre deuil à faire :

On doit faire un deuil de pouvoir jouir de toute notre liberté. 

Pourquoi ?

Dans une période de confinement par exemple, vous êtes chez vous, vous ne pouvez pas vraiment bouger ou bien au minimum. 

Votre agenda est complètement chamboulé, il y a une multitude d’activités que vous ne pouvez plus faire.

Dans cette crise particulière, coexiste donc une série de deuils qui arrivent en cascade et qui touche au plus profond des valeurs qui sont très fortes en France comme la liberté, le mouvement. 

Mais il symbolise aussi pour certaines personnes cette illusion de l’immortalité, de penser que tout se passera bien. 

N’importe qui se sent touché(e) par cela. 

Pour éclairer ce qui se passe, je vais vous parler des 7 étapes par lesquelles vous passez lors d’un deuil ou d’une crise.

Vous l’avez bien compris : dans le contexte que je décris ici, la crise et le deuil sont la même chose. 

Je précise que tous ses concepts sont le fruit d’un intense travail de réflexion et de sessions thérapeutiques. 

Dans ce qui va suivre, je vais vous partager une vision pertinente et aidante pour comprendre ce qui se passe lors de n’importe quel deuil.

Les 7 étapes du deuil

1. L’annonce

C’est le moment de la révélation où l’on vous apprend une nouvelle qui va probablement changer le reste de votre vie. 

Inévitablement, vous allez devoir changer des choses.

Par exemple, vous apprenez que vous allez devoir rester confinés chez vous pendant un laps de temps incertain. 

Ou encore, vous apprenez qu’il va falloir laisser partir un être qui vous est cher…

Quand cette information arrive, elle va vous toucher.

Elle va toucher votre cerveau, vos sens, elle va rentrer en vous.

Plus l’annonce vous est difficile, plus elle va être importante pour vous, plus le deuil à faire va être grand. 

Vous allez mettre en place un processus d’adaptation, de résistance, de défense pour vous protéger et assimiler la nouvelle pour ainsi pouvoir passer à la suite, à la deuxième étape du deuil qui est le déni.

2. Le déni

Le déni va vous permettre de mettre une distance avec les conséquences de l’annonce. 

C’est ici que vous allez vous dire :

“ce n’est pas si grave”

“ça va bien se passer”

“je ne suis pas concerné”

“cela ne va pas me toucher”

Il y a pourtant bien quelque chose qui s’arrête, qui se termine : la fin d’une liberté, la fin d’une relation, le deuil d’une personne..

Dans cette phase, vous allez avoir tendance à mettre de la distance avec l’annonce qui vous a été faite. 

Vous allez vous persuader que vous avez peut-être mal compris.

Le déni est tout à fait normal. 

Il est provisoire, mais c’est important de le comprendre pour pouvoir ensuite passer aux autres étapes du deuil.

3. La résistance

Après le déni vient la résistance, la colère.

J’ai accompagné beaucoup de personnes qui ont vécu le deuil et qui étaient en colère contre la vie, contre Dieu, contre les gens en général.

Vous allez penser que ce qui vous arrive n’est pas juste, n’est pas correct, vous pouvez même aller jusqu’à vous révolter. 

Vous voulez échapper à cette réalité qui est là.

Cette résistance est plus ou moins forte selon les personnes. 

C’est une phase dans laquelle vous êtes inconfortable.

À cause de cette colère, vous allez avoir tendance à faire des erreurs.

Vous allez peut-être prendre des décisions qui ne sont pas bonnes ni pour vous, ni pour les autres.

Par rapport à votre histoire, à votre sensibilité, vous allez rester plus ou moins longtemps dans cette phase.

La colère est très importante dans le processus de maturation du deuil. 

Elle permet de sortir du déni et d’aller un peu plus loin dans l’intégration.

4. La décompression

C’est la phase du lâcher-prise. 

Qu’est-ce qui va se passer pendant cette étape ? 

Vous vous sentez déprimé, vous avez des coups de fatigue à un point que vous avez envie de rester tout le temps dans votre lit.

Dans cette phase, plus rien n’a de sens pour vous, vous ne croyez plus en rien. 

Vous vous demandez :

“A quoi bon tout ça ? ”

C’est comme si tout venait à s’arrêter que tout était fini.

Parfois, vous avez le sentiment de vous effondrer.

Vous avez l’impression de perdre le contrôle de votre vie, de perdre le pouvoir sur votre existence.

Vous le ressentez dans votre corps.

C’est ce que l’on appelle dans notre approche le “Corps-ça”. 

Ce « Corps-ça » vous dépasse, vous traverse et vous finissez par vous effondrer. 

Il se manifeste dans votre corps par des symptômes fréquents comme : 

le sentiment de ne plus pouvoir penser

ne plus arriver à réfléchir

ne plus pouvoir parler…

En fait, vous allez peut-être même être dans la sidération : 

peut-être que vous êtes bloqué(e),

vous n’arrivez plus à fonctionner,

vous ne savez plus où vous en êtes ni ce qui se passe,

Cette phase ne dure en règle générale pas longtemps. 

Si vous la comprenez et que vous l’acceptez, vous pourrez passer à autre chose. 

5. Résignation ou Acceptation

La plupart des personnes qui n’ont pas encore fait de travail sur elles vont aller plutôt naturellement dans la résignation.

La résignation, c’est lorsque vous allez vous répéter : 

“je n’ai pas le choix”

“c’est comme ça”

Vous subissez la vie, les consignes. 

En fait, vous n’êtes pas vraiment dans la coopération, ni dans la conscience.

Vous êtes dans une sorte de résignation passive sur un mode assez victime.

Vous n’êtes pas heureux, vous êtes dans le subir. 

C’est certain, vous n’êtes pas dans la vie.

Vous allez être dans quelque chose de négatif. 

 

Or, vous avez la possibilité de changer cette énergie négative en énergie positive grâce à l’acceptation. 

L’acceptation, c’est cette idée que vous êtes aux commandes de votre vie. 

Vous vivez cette situation là et vous choisissez de l’accepter. 

Quand vous êtes dans la résignation, vous ne choisissez pas, vous vous dites que vous n’avez pas le choix.

Il y a toujours un espace pour choisir. 

Vous pouvez aussi vous dire “c’est comme ça”, à la seule différence ici, c’est que si vous l’acceptez, vous êtes dans une énergie positive.

En réalité, vous sentez que vous avez le choix. 

Vous choisissez d’accepter et de ne pas lutter contre le réel. 

La plupart des douleurs psychologiques sont dues au fait qu’on accepte pas le réel et que l’on lutte. 

Le réel est dans l’ici et maintenant. 

Dans le présent, vous ne pouvez qu’accepter votre réalité parce qu’elle s’est déjà produite. 

En Gestalt, on va beaucoup travailler sur comment changer sa vie, mais on ne lutte pas contre le réel, on choisit d’accepter ce qui se passe. 

Et vous le vivrez ainsi d’une manière tout à fait différente. 

L’acceptation vous permet d’avancer encore plus dans les étapes du deuil et d’aller vers la 6ème étape qui est la décision. 

6. La décision

Quand vous traversez une crise, un deuil, vous allez avoir à un moment donné des nouvelles décisions à prendre. 

Ces décisions vont avoir une importance capitale sur votre bien-être : 

Comment voulez-vous vivre les choses ? 

Comment avez-vous envie de ressentir ce que vous venez de vivre ?

Quelles sont les actions que vous avez envie de mettre en place ?

En règle générale, les décisions prises dans cette phase ne sont pas des petites décisions. 

Si vous avez bien métabolisé la phase d’acceptation, vous allez être dans une énergie intéressante et vous aurez plus de facilité à réfléchir sur votre futur, sur demain.  

En revanche, si vous n’êtes pas passé par la phase d’acceptation, vous risquez de prendre des décisions qui seront encore teintées par la phase de résistance.

7. L’intégration 

L’intégration est la dernière étape du deuil. 

C’est dans cette phase que vous allez intégrer cette expérience dans votre vie, en vous, dans votre nouvelle identité.

Quand vous traversez une crise, si vous l’avez bien vécue et métabolisée, vous allez en sortir plus fort(e).

Si une de ces étapes a été mal vécue, quelque chose va rester inachevé.

Vous n’aurez pas vraiment pu intégrer les richesses et les acquis de cette crise.

Cela se transformera en galère dont vous aurez juste l’impression d’être sorti.

Si vous êtes dans cette idée de crise de transformation et d’opportunité de changement, vous allez en ressortir beaucoup plus heureux et beaucoup plus fort parce que vous l’aurez vécu d’une autre façon.

C’est très important de comprendre que le retour à la normale sera complètement différent si vous l’avez vécu comme une crise de transformation ou comme une galère.

De l’ombre vers la lumière

Je suis persuadé que cet article vous apporte un nouvel éclairage sur ce qu’est une crise. 

Longtemps considérée comme quelque chose de lourd et négatif, la plupart d’entre nous voit la crise comme une planète plongée dans l’obscurité. 

Mais nous oublions souvent que, derrière la face sombre, se cache une partie plus éclairée et plus éclairante sur nous. 

Cette face brillante va vous permettre d’évoluer en brisant un certain plafond de verre certain qui vous a longtemps retenu.

Rappelez-vous que derrière chaque crise sommeille un deuil.

De la perte d’une personne à la perte de nos valeurs, le deuil nous prive de quelque chose mais il nous fait prendre conscience du moment présent.

En Gestalt, un deuil se décompose en 7 étapes distinctes. 

Lors d’une crise, nous passons tous par chacune de ses étapes, à une vitesse et à une résilience différente en fonction de notre histoire personnelle, de notre vécu et surtout de notre personnalité.

Surmonter un deuil (et donc une crise), c’est l’enchaînement de ces 7 étapes :

1. L’annonce

2. Le déni

3. La résistance

4. La décompression

5. La résignation ou Acceptation 

6. La décision 

7. L’intégration

 

Mieux les comprendre vous permet de mieux accepter un deuil et donc de surmonter chaque crise qui peut vous frapper

Ces 7 étapes sont le chemin pour vous faire passer de l’ombre à la lumière, de l’annonce de la crise à l’intégration de l’opportunité. 

Je vais écrire un prochain article où je vous révèle les règles d’or pour surmonter la déprime en période de crise. Il s’agit en fait de la suite de cet article. 

Je vais parler notamment des ajustements créateurs, un concept clé de la Gestalt que je vous vous recommande de découvrir et surtout d’expérimenter. 

En attendant, si vous avez envie d’aller plus loin dans cette introspection sur vous ou que vous désirez démarrer une nouvelle passion en aidant les autres, je vous recommande de réserver votre rendez-vous avec un de nos conseillers pédagogiques. 

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Enfin, si cet article vous a plu, je vous invite à nous partager vos ressentis dans les commentaires. 

Je prends personnellement beaucoup de plaisir à vous lire et à répondre à toutes les  questions que vous vous posez au sujet de cet article. 

Showing 30 comments
  • Roger L.
    Répondre

    « De l’ombre vers la lumière », c’est vrai on a besoin d’entendre ça en ce moment ! Merci Arnaud pour cet article éclairant. Roger L.

  • Virginie BAYART BERTHET
    Répondre

    merci pour cet article fort intéressant

    • WILHELMINE DESPAGNET
      Répondre

      Merci pour cet article très clair et pertinent
      dans cette période de confinement qui est une situation très illustrante…

      • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
        Répondre

        Merci beaucoup !

    • Nicole PERRY
      Répondre

      Merci beaucoup, j ai hâte de lire le prochain article.

      • Aurelie pour l’École Humaniste de Gestalt
        Répondre

        Gratitude à vous Nicole  🙏

  • Marie F
    Répondre

    Merci pour cet article si juste ayant connu un deuil inattendu cette année ! Il est bon que la lumière revienne malgré le contexte…

  • mazeyrat
    Répondre

    Merci pour votre article, j’ai subi un deuil en octobre dernier et depuis je suis un peu perdue

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Courage à vous ! J’espère que cet article vous aura permis d’avoir des prises de conscience pour surmonter ce deuil.

  • Durbano Bernard
    Répondre

    Bonjour Arnaud,
    Cet article tombe au bon moment, j’ai à faire ce travail de deuil, ton article m’aide à suivre les étapes là où j’en suis et je peux de ce fait travailler sur chacune d’elle.
    Merci. Bonne fête de Noël

  • Sandrine
    Répondre

    Chaque épreuve de vie ( crises et deuils) que nous traversons est une occasion de grandir , d apprendre à nous connaître et nous rappelle aussi l’impermanence de tout ce qui est.
    Merci Arnaud pour cet article.
    J ai choisi pendant cette crise de faire la formation de l’ Ifas … et j ai hâte de commencer.
    Sandrine.

  • Catherine
    Répondre

    Merci pour cet article décomposant de façon claire les 7 phases. Bien que je les connaisse du « changement » (le deuil de et un changement), elles m’ont permis de me situer, et cela me rassure.

  • Audrey
    Répondre

    Merci de m avoir fait comprendre que mon deuil est une phase de transition et non de galères…. car mon chemin du deuil a été long très long et je réalise que ces galères n étaient en fait pas des galères mais des épreuves pour retrouver la lumière en moi, celle avec laquelle je suis en harmonie.

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Nous sommes touchés de savoir que cet article vous a éclairé. Belle journée Audrey !

  • LARA
    Répondre

    J’ai beaucoup apprécié votre article sur le Deuil. Vous avez soulevé à juste titre la connotation de l’immortalité à laquelle il renvoie. « Mourir avant de mourir et découvrir que la mort n’existe pas » résume l’acceptation des 7 étapes du processus de deuil que vous avez cité et qui fait appel au plus profond de notre humanité car au final « il n’y a qu’une seule chose qui ne change pas, c’est le changement ».

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Merci Lara ⭐ ⭐ ⭐

  • Sabine
    Répondre

    Très bel article , qui m‘aide dans l‘accompagnement des personnes en deuil

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Sabine, nous sommes ravis de savoir que cet article vous aide dans votre travail !

  • Marie
    Répondre

    Un grand Merci Arnaud d’être présent sous différentes formes et de continuer de nous éclairer sur le chemin de la vie. Ce thème est si important et je ressens du bien-être après avoir lu ton article. Au plaisir de te lire encore sur d’autre sujet

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Merci pour votre chaleureux commentaire.

  • Gisèle
    Répondre

    Je pense que je suis dans la phase 3, la résistance. J’ai compris grâce à votre article où je me situe dans mon deuil et ça me permet d’avancer pas à pas. Un grand merci pour cet article qui m’a rassuré.

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Avec plaisir Gisèle !

  • Anne
    Répondre

    Merci Arnaud pour ce sujet qui tombe à point nommé. Revisiter ces phases est aidant et apaisant pour moi et je porte l’espoir d’accéder à la lumière.
    Au plaisir de te lire sur d’autres sujets tout aussi intéressants

    • CARET
      Répondre

      Merci à vous pour ce développement très éclairant – Le cheminement en solitaire vers la compréhension – au fil des événements de Vie – avec l’espace accordé pour accueillir, percevoir et intégrer la mouvance qui nous accompagne – peut être lent, parfois, et rester trouble en bien des points. Aussi, vos éclairages nous permettre d’effectuer de grands pas et d’atténuer l’opacité du brouillard qui peut, à certains moments de notre vie, affaiblir notre flamme intérieure, notre Lumière. Merci pour votre aide. Et la clarté de ce que vous partagez.⭐ ⭐

      • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
        Répondre

        Avec plaisir Nathalie. Aider, c’est l’intention que nous avons en écrivant ces articles ⭐ ⭐ ⭐

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Avec plaisir Anne. Vos commentaires sont toujours aussi plaisants !

  • Christine
    Répondre

    Je comprends qu’en acceptant et en intégrant le deuil, nous pouvons tendre vers une belle transformation.

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      C’est tout à fait ça Christine. Ravi de vous compter parmi nos plus fidèles lectrices !

  • véronique hiebel
    Répondre

    Bonjour Arnaud; je lis et relis cet article et suis en réflexion.
    Je comprends que crise /deuil sont des passages obligés, étapes qui jalonnent notre vie à tous moments même si imposées ou choisies . Quitter sa maison pour aller jouer, travailler, faire des courses peuvent aussi être des actes qui passent par le process deuil (et/ou crise).
    La colère, la décompression il en faut parfois pour rester en vie . En vie oui , résigné ou en acceptation ..je crois que j’ai encore besoin d’éclairage sur l’acceptation.
    Et je trouve intéressante ( allez je vais écrire le mot qui m’est venu : joyeuse) la transformation qui en découle par une intégration « réussie ».

    • Aurelie pour l'Ecole Humaniste de Gestalt
      Répondre

      Bonjour Véronique, ravi de savoir que cet article vous a plu !

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